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20 mars 2012

Premier jour de labeur dans l'Okanagan

Il est 5h15, et l’alarme nous extirpe brutalement d’un sommeil qui aurait mérité de gagner en durée. Mais la vie est telle qu’elle nous impose parfois quelque sacrifice. Nous disposons de trois quarts d’heure afin de nous préparer pour une journée qui s’annonce encore merveilleuse.

Un petit-déjeuner à l'aube au coin du feu

 Au menu du petit-déjeuner, du café dans des gobelets en plastique et des biscuits. Et rien de tel qu’un bon feu de bois pour chauffer l’eau du café, ce qui nous permet également d’obtenir une lumière « naturelle » venant éclaircir un matin encore assombri par l’obscurité. Un peu d’énergie procurée par nos gâteaux secs avant de prendre le chemin du travail, et nous voilà partis.


Le pouce... Mythe, ou réalité ?
Notre journée commence par une longue marche que nous annonce l’absence persistante de véhicule sur l'autoroute 97 (appelée ainsi bien que ne comportant qu'une unique voie par sens...), mettant peu à peu fin à notre espoir de rencontrer une âme bienveillante qui accepterait de nous prendre en auto-stop. Très heureusement, l’exploitation où nous nous rendons est située à seulement quelques kilomètres de notre campement, nous permettant ainsi d’arriver à l’heure prévue, et Dieu sait quelle importance est réservée à la ponctualité dans un monde où le temps prend une place considérable. Nous rencontrons Gill, le propriétaire de S&G Farm. L’homme est arrivé dans la vallée vingt ans plus tôt avec son épouse, en provenance de l’Inde, et a racheté ce terrain à l’un des très nombreux Portugais présents à l’époque. En effet, dans les années 1950, l’immigration portugaise fut massive dans le sud de la région, les Portugais fuyant la pauvreté, le chômage et la répression politique instaurée par le régime totalitaire de Salazar. Ceux-ci, en provenance majoritaire des Açores et de Madère, s’installèrent pour une partie dans la vallée d’Okanagan et contribuèrent largement au  développement de l’industrie fruitière. A partir des années 1980, de nombreux Indiens, pour la plupart d’origine Punjab, s’installèrent à leur tour et prirent possession des exploitations en vente.

L'exploitation de piments
Notre premier employeur de la province nous présente donc brièvement notre objectif, et le réveil nous extirpe d'. Celui-ci sera de récolter des piments et d’effectuer un tri sélectif des meilleurs fruits, et nous explique comment il nous rémunèrera : à la quantité, comme ce à quoi nous nous attendions. La tâche s’annonce agréable : le paysage est fantastique, le champ étant entouré de montagnes arides ; personne n’est sur place pour contrôler notre travail, nous assurant ainsi une grande autonomie ; et par-dessus tout, le temps est plus que clément, le soleil ayant chassé tout nuage du ciel azur. En conséquence, la température augmente considérablement au fur et à mesure que les heures passent. A 9h du matin, nous sommes ainsi obligés de retirer une partie de nos vêtements, nos corps n’étant point habitués au travail en plein air. L’occasion de faire une pause bien méritée.  Deux heures plus tard, la chaleur s’est intensifiée et la tâche s’avère plus difficile. Là aussi, la pause s’impose. A treize heures, le soleil se fait de plus en plus imposant, impression accentuée par la lourdeur de l’humidité. Accroupis au milieu du champ, nous cueillons piment après piment depuis 6h. Et c’est à ce moment précis que la faim fait son apparition, nous rappelant que notre sac est vide de victuailles, la seule nourriture que nous ayons ingurgité depuis le début de la matinée étant des barres céréalières agrémentées de piments… Écoutant notre estomac et nos corps fatigués, nous décidons de nous en arrêter là pour la journée. La récolte est plutôt légère : 3 bennes remplies, soit environ 750kg au total, ce qui nous fera 135$ à nous partager. Nous allons donc prévenir le « boss » de notre départ, et en profitons pour négocier notre rémunération à la hausse, compte-tenu du temps passé pour remplir une benne, qui est bien supérieur à ce qu’il nous avait annoncé. Nous obtenons gain de cause, avec un tiers de plus.
Gagner de l'argent à la sueur de son front

Très satisfaits de cette première journée de labeur intensif, et l’après-midi ne faisant que débuter, nous décidons de nous rendre en ville pour nous restaurer tout d’abord, et visiter ensuite. Mais le pouce, tant célébré par les Canadiens, ne porte pas ses fruits aussi facilement que ce que nous espérions, puisqu’il nous faudra près d’une heure et demie pour trouver preneur. En effet, les auto-stoppeurs sont loin d’être rares dans la région, et les automobilistes ne sont plus apitoyés. Nous arrivons enfin à Oliver sur les coups de quinze heures, le ventre serré par la faim. Nous choisissons de nous installer au premier restaurant qui nous tend les bras. Il s’agit d’un Fish & Chips, qui nous promet un repas digne des plus grands rois. Jamais l’attente d’un plat ne m’aura paru aussi longue. Les effluves du poisson grillé et des frites dorées me parviennent jusqu'aux narines que je dois rapidement boucher avant de succomber au supplice. Et lorsque cette nourriture m’est servie, je me force de ne pas tout avaler en une bouchée… Mais le festin tient sa promesse ! J’apprendrai par la suite que nombre de « pickers » passent par ce restaurant pour célébrer leur premier jour de travail ou leur première paye. Et ça vaut son pesant d’or !








Renaud TEILLARD


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