Nous savions cependant qu’il faudrait y apporter quelques modifications intérieures et mécaniques, et que renforcer la remorque serait une nécessité. Nous recherchâmes pendant plus d’un mois un garagiste de confiance qui accepterait de réparer notre véhicule à moindre frais. Entretemps, il nous fallait démonter quelques cloisons et en renforcer d’autres, construire deux couchettes supplémentaires rabattables, rallonger le plan de travail de la cuisine, réparer les placards défectueux et y ajouter des loquets, reconstruire un meuble trop peu solide, réaliser des rangements supplémentaires, boucher les trous de la carrosserie et en ôter la rouille, ajouter deux ceintures de sécurité,…
Concernant l’aménagement intérieur, la tâche s’avéra ardue au vu des parois inclinées empêchant la réalisation d’angles droits. Heureusement pour nous, on mit à notre disposition tous les outils nécessaires à la réalisation de nos travaux. Après 1.5km de poutres, 378 vis à bois et à métal, 4 pots de colle et autant de joint, 3Kg de mastic et de durcissant, 43 équerres métalliques, quelques planches, et deux mois d’huile de coude, le départ se faisait de plus en plus proche et l’euphorie montait. Mais plus le temps avançait, plus la peur de ne pas trouver rapidement un garagiste fiable grandissait, surtout lorsque certains nous annonçaient des réparations de 2000 à 3000$. Finalement, on nous en recommanda un de confiance qui nous factura 1100$.
Mais ce fut là que les problèmes commencèrent. Nous nous rendîmes compte que le système hydraulique était à refaire, tout comme l’installation électrique. Plus tard, quelques pièces mécaniques se brisèrent et il s’avéra que certains écrous dans le moteur n’avaient pas été serrés par notre prédécesseur. Les problèmes ne cessèrent de s’accumuler, les dépenses de grossir, les prises de tête de se succéder, et nous dûmes décaler d’un mois notre départ, après avoir tous démissionné de nos emplois respectifs en pensant partir à temps. Nous remettions sans cesse en cause notre road trip : un jour le van sortait de chez le garagiste « en parfait état », le lendemain un bruit suspect se déclarait. Jusqu’à ce qu’un jour, au beau milieu de l’autoroute, le moteur s’arrêta sans crier gare. Malgré les tentatives de généreux automobilistes pour recharger notre batterie avec des câbles reliés à la leur, le van démarrait mais s’éteignait aussitôt. Le remorquage s’avéra inévitable, et notre espoir en fut en grande majorité amoindri. Nous achetâmes une nouvelle batterie et notre garagiste attitré refit quelques branchements après avoir vérifié alternateur et courroie. L’espoir renaquit alors, mais fut de courte durée car le lendemain, le moteur s’arrêta une fois de plus. Là encore, ce n’était que le filtre à essence qu’il fallait remplacer, mais c’en n’était que trop. Et les finances devenaient maigres. Ô rage, ô désespoir ! L’annulation notre road trip devint inévitable et à contrecœur nous prîmes l’ultime décision d’en finir avec ce maudit van, et de partir à Vancouver en avion. Heureusement pour nous, un bon ami accepta de garder pour nous le véhicule à Montréal et de le vendre à notre place.
Renaud TEILLARD
Dur, je compatis!
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